jeudi 20 août 2015

Saison 2016 - Un nouveau conte...


Qui veut jouer au Grand Méchant Loup ?
 ou...
Venez écrire et vous amuser au Petit Chaperon Rouge avec nous…


©philippe pache

On vous présente le nouveau spectacle de la Cie:


Spectacle interactif
En 10 ans de pratique du Camion-Chapiteau, qui implique d’accueillir et de faire rentrer les gens dans « la salle », nous avons développé un jeu interactif pour que cette entrée traite déjà du thème du spectacle.
Déjà au Théâtre 2.21, « faire la caisse » était devenu un jeu avec les spectateurs arrivant.
Or, nous avons découvert que les spectateurs étaient friands de ce jeu avec eux, et c’est comme ça que nous avons tourné L’Avare d’après Molière pendant 5 ans : à la Comédie de Genève, au Théâtre du Passage, à Lausanne Estivale, au Théâtre de la Ville de Luxembourg et au Festival de Villeneuve lez Avignon.
L’avare étant tellement avare, et les moyens financiers du théâtre se faisant rares, le spectateur se retrouvait à mettre la musique et à jouer certains rôles pour aider la comédienne à raconter l’histoire.
Bien sûr, aucun spectateur n’est forcé à jouer : si l’un coince, on en prend un autre.
Mais l’on constate au gré de ces expériences que le spectateur est en général heureux d’être en interaction avec le comédien, heureux que l’histoire s’invente ensemble.
Peut-être que rompre avec l’univers frontal de l’écran pour renouer le lien social, y compris dans la forme théâtrale, devient un besoin fondamental ?...

Le Petit Chaperon Rouge
Cherchant quelle histoire inventer avec le public, le besoin d’une référence commune se fait sentir.
Or, le conte de l’enfance est la référence commune incontournable…Surtout lorsqu’il s’agit d’un des contes les plus connus… Qui, à part peut-être un Japonais tombant par hasard sur une représentation, ne connaît pas l’histoire du Petit Chaperon Rouge ?
Cela permet, puisque c’est connu depuis Perrault et Grimm, de s’amuser à le détourner complètement : il faut bien sûr que le fameux Chaperon soit un grand spectateur et non pas une petite fille.
Cette distance d’étrangeté avec l’histoire initiale permet de mettre en exergue le processus de l’invention de l’histoire : comment allons-nous mettre en scène ce Chaperon… ?
Cela permet aussi de remettre en question nos certitudes : ce Chaperon peut être un grand homme balèze…l’histoire se raconte quand même, et même, elle provoque le rire…
Et puis, le Petit Chaperon Rouge permet de traiter de la transmission de la sexualité (Bruno Bettelheim), de la ruse, de la dissimulation (Jack Zipes), tous thèmes fondamentaux.

Extrait du texte
« Pourquoi un chaperon, et pourquoi rouge, ça, je n’ai jamais su.
Peut-être que les filles se protégeaient du froid comme ça à l’époque.
Et peut-être qu’il fallait qu’elles soient vues par les voitures…
Oui, comme ça, elles évitaient les accidents !
Paraît que c’était un signe de progression sociale.
D’autres (clin d’œil) disent aussi que c’est le symbole de la sexualité !!!
J’vous jure : ce qu’il ne faut pas entendre !!!
Bref…
Donc, nous avons enfin un Chaperon Rouge. »
Une adaptation de ce conte en spectacle interactif par un auteur vaudois contemporain, voilà qui respecte la tradition orale des contes et ses multiples versions…

Évolution du matériel textuel
Après avoir travaillé sur l'interaction avec le spectateur à travers l'Avare ou Isabelle Bonillo interprétait seule la célèbre pièce de molière en confiant tantôt un personnage à un spectateur, tantôt à un arrosoir ou à une fleur en plastique, la nécessité d'une plus grande souplesse du texte s'est fait sentir. En effet, pour pouvoir poursuivre ce travail d'interaction plus en profondeur, il est essentiel que le spectateur puisse non seulement agir mais aussi réfléchir, inventer une partie de l'histoire ou en proposer sa propre version. C'est là d'une part l'intérêt d'écrire un spectacle basé sur un conte incontournable dont chacun connaît (ou croît connaître) les grandes lignes mais également de constituer un « matériel textuel » souple, pouvant s'adapter aux différentes réactions et propositions du spectateur.
Nous avions déjà entamé ce travail d'appropriation du conte traditionnel avec le spectacle Blanche-Neige et les sets de table où le camion devenait cheval et où l'un des nains finissait par s'enfuir avec la belle princesse, laissant le narcissique prince charmant sur le carreau ! Il s'agit cette fois-ci d'aller plus loin encore en laissant le spectateur découvrir lui-même les présupposés du conte au fil de l'interaction et en le laissant chercher les parallèles à tirer avec notre époque, notre société.

C'est pourquoi Isabelle Bonillo a choisi d'écrire un texte « en patchwork » où différentes parties se répondent sans être obligatoirement liées, dès l'écriture, par une trame narrative trop serrée qui contraindrait trop le déroulé du spectacle. Avec
Qui veut jouer au Grand Méchant Loup ? la représentation sera différente chaque soir et l'histoire pourra évoluer selon la sensibilité et l'imagination des spectateurs présents, guidée par la comédienne qui mettra son expérience de l'écriture et de l'interaction au service des spectateurs devenus acteurs.

Qui est le grand méchant loup ?
C’est avant tout une figure emblématique du conte, particulièrement du Petit Chaperon Rouge mais aussi des Trois Petits Cochons et de la Chèvre de Monsieur Seguin. Il s’agit d’un personnage clairement identifié comme prédateur par le lecteur et qui, pour dévorer l’autre, a recours à toutes les bassesses. Pour ceci il est facilement assimilé à des figures humaines comme dans la fable de La Fontaine Le Loup et l’Agneau où il devient juge. Dans la fable Le Loup et le Chien il est au contraire un maigre vagabond qui refuse de vivre attaché comme un chien et préfère renoncer à la satiété pour préserver sa liberté. Le loup aurait donc de l’éthique ?
Dans le Petit Chaperon Rouge, l'héroïne vit un rite initiatique: qu’on choisisse d’y lire l’initiation à la sexualité, au travail ou simplement à l’indépendance. Or le premier personnage qu’elle croise est ce grand méchant loup qui utilise l’astuce pour la tromper et lui permettre de la dévorer non seulement elle, mais également sa mère-grand. Il est donc clairement une représentation de l’hostilité du monde extérieur, celui qui entoure la chaumière du départ, lieu de l’enfance naïve et abritée des multiples dangers de la vie. Mais, si le monde est réellement si dangereux, qui en est la cause : les loups, pauvres bêtes menacées d’extinction dont on ne compte plus en Suisse qu’une dizaine d’individus ? Ou les hommes qui peuplent les villes, forêts des temps modernes où l’on se fait manger à coup de contrats de travail esclavagisants, de technologies déroutantes et de loyers écrasants ? Et si nous étions tous au fond de grands méchants loups ?

Intentions de mise en scène
T-âtre veut continuer à travailler avec son Camion-Chapiteau, qui permet une indépendance de la programmation des salles pour assurer une continuité de la recherche, mais souhaite aussi pouvoir garder le lien aux salles et aux festivals.
C’est pourquoi, ce spectacle est conçu pour être joué quasiment parmi les spectateurs. Il pourrait se jouer parmi les sièges du public, ou en rue avec les spectateurs autour, ou devant le Camion-Chapiteau (avec ou sans Chapiteau, suivant le temps), transformé pour l’occasion en Camion à Histoires.
La boîte de la cellule sera la malle de grenier, d’où l’on sort ce dont nous avons besoin (une capuche rouge, un pot de beurre, un bonnet de grand-mère ou un sécateur pour le loup), mais aussi de Camion de transport et d’espace de jeu pour la représentation.

Scénographie
Tout est fait d’éléments nécessaires à raconter l’histoire, qui sortiront de la « malle-camion ». Cette « malle-camion » doit être décorée, une réflexion est à mener sur « comment jouer parmi les spectateurs », et un concept doit être trouvé pour qu’un espace de jeu se dessine...
Cette « malle-camion » devra aussi comporter sur son côté un « support à dessins » qui permettra en partie à la meneuse de jeu et en partie aux spectateurs de dessiner de façon naïve comme un enfant les 4 lieux de l’histoire (la maison de la mère et du Chaperon, lieu d’où l’on part, la forêt, lieu traversé, la maison de la Mère-Grand, but, l’intérieur de la maison de la Mère-Grand, lieu de l’action finale). 
 
1. Support à dessin
2. Spectateur jouant la mère-grand dans le camion sur un mini-lit
3. Spectateur jouant la mère du petit chaperon rouge à la fenêtre du camion devenue maison
4. Technicien lumière présent au plateau pour interagir avec la comédienne et manipuler à vue les projecteurs
5. Spectateur interprétant le petit chaperon rouge et pourvu d'accessoires l'identifiant
6. Spectateur interprétant le grand méchant loup et pourvu d'un élément de costume l'identifiant
7. Comédienne guidant le jeu et l'histoire, interagissant à la foi avec les spectateurs désignés pour jouer, le     public assis et le technicien
8. Projecteur pouvant être manipulé à vue soit par le technicien, soit par la comédienne, soit par un spectateur.


Éclairage et Son
L’éclairagiste sera au plateau avec des projecteurs à manipuler en direct, qu’il manoeuvrera en fonction des besoins, mettant en valeur l’action.
Il y aura donc toute une recherche à mener pour que les projecteurs, et donc l’éclairage, soit mobile.
Il y aura sûrement un rapport à écrire au plateau entre la meneuse de jeu et l’éclairagiste, genre « Mais non, c’est là qu’il faut éclairer, pas là ! »
Comme il est question de jouer notamment en extérieur, un technicien son sera prévu pour qu’il puisse gérer au moins un micro pour la meneuse de jeu, peut-être plus…

Costumes
Il y aura un costume de base pour la meneuse de jeu (et les éventuels comédiens-faux spectateurs), quelque chose de discret comme un habit de ville, mais qui soit traité.
Et des éléments de costumes facilement enfilables par les spectateurs, en fonction des besoins de l’action.

Équipe
Écriture, conception, production, mise en scène : Isabelle Bonillo

Retours à l’écriture (Dramaturge) : Stéfania Pinelli 
Jeu : Isabelle Bonillo
Œil extérieur : Claire Wenger
Scénographie : Stéphane Le Nédic
Costumes : Coralie Chauvin
Eclairagiste : Clément Reber
Son : Reuben Bramley
Monteur Chapiteau : Yvan Schlatter
Administration : Samira Ben Mansour
Attachée de Presse et Diffusion : Corinne Uldry
Fiduciaire : Kontakriss
Photographie : Philippe Pache
DVD : Bastien Bron
Production : T-âtre

Planning

Conception, planification, défense du projet : juin-juillet 2015
Création : du 3 février au 16 mars 2016 au Théâtre Waouw, Aigle

Représentations :
Théâtre Waouw, Aigle : 17,18,19,20 mars 2016
Lausanne Estivale : 15-21 juin 2016
Théâtre de Colombier, Neuchâtel : 25 juin 2016
Théâtre National de Luxembourg : 29, 30 juin 2016
Festival de Villeneuve lez Avignon et Plage des Six-Pompes :
2 semaines prises sur les 8-21 juillet et les 31 juillet-6 août 2016